Caravane Amoureuse 2006


Et bien voilà, c’est fini. La Roumanie n’est plus qu’un souvenir. Incroyable ! Je me souviens encore de l’appréhension du départ, l’attente, l’interminable attente jusqu’à l’impatience et c’est déjà loin derrière. Pfff ! Fugacité de nos vies. J’imagine que vous voulez savoir comment c’était ? Eh bien, c’était géant, génial, puissant, grand, magique, féerique, hors norme, hors tout d’ailleurs... C’était merveilleux.

Imaginez un mois et demi de rires, de sourires, d’échanges forts, de partages et d’amitiés fugitives, de danses, de chants, de grands repas festifs dans des lieux sublimes avec un grand feu chaque soir répondant au silence des étoiles... Imaginez l’inconnu, chaque jour renouvelé...  Et puis nous avons bénéficié d’une météo splendide. Deux jours de pluie en tout et pour tout, et le reste du temps, du soleil, parfois même un peu trop chaud. Bien sûr, il y eut la fatigue, des petits conflits, des rhumes, des ronfleurs, des quiproquos, mais tout cela faisait partie de l’aventure.

La Roumanie est un pays extraordinaire, ses habitants sont plus qu’adorables et les paysages sont enchanteurs, surtout le nord,. Partout où nous sommes allés, nous avons été aimé, choyé, dorloté. Un accueil bouleversant, parfois émouvant jusqu’aux larmes. Avant de partir, la plupart des caravaniers avaient reçus de leurs amis, des mises en garde du style : « Méfie-toi des Roumains, ils sont tous voleurs, fais gaffe à la mafia, et puis y’a la grippe aviaire là-bas, et attention aux tziganes.... » Nous n’avons rien vu de tout cela, bien au contraire, nous avons rencontré un peuple bon enfant, aimant rire, s’amuser, danser et chanter. En plus de ces qualités, nous avons découvert que c’était un peuple travailleur, courageux, volontaire. Bien sûr, comme partout, il doit y avoir quelques escrocs et bandits, mais nous n’en avons pas vu, à moins que nous ne les ayons croisés un jour où ils étaient de repos. En tout cas, nous avons tous reçu là une grande leçon de vie. Nous avions prévu 20 euros par semaine de budget nourriture par personne. Nous n’avons pas dépassé les 30 euros par personne pour les six semaines qu’a duré notre voyage. Nous avons été invités partout. 28 personnes, et jusqu’à 33 même, invités par des familles peu argentées mais qui faisaient le maximum pour nous contenter.

Nous avons reçu là encore de grandes leçons sur l’hospitalité, l’art de l’accueil. En contrepartie, les caravaniers ont donné le meilleur d’eux-mêmes, toujours disponibles, partageant leur art, leur cœur, en osant un « te ubesc » à chaque instant. Ce qui veut dire « je t’aime » en Roumain. De 5 à 75 ans, un morceau d’humanité vers l’humanité, tout aussi curieuse de nous que nous l’étions d’eux. Cette caravane amoureuse, ce fut, ce fut, ce fut.... Inoubliable pour nous tous et tout ceux que nous avons rencontrés.

Cette caravane nous a appris aussi à accueillir ce qu’est l’autre. Ce qui est clair, c’est que la maladresse est inhérente à chaque être humain, nous la portons avec nous, malgré nous,  presque à chaque instant, que nous le voulions ou non… Car quoique nous fassions, il y aura toujours quelqu’un qui sera dérangé. Alors nous aurons appris cela, à avoir un regard léger et bienveillant sur les fragilités des uns et des autres. Deux mots peut-être qui pourraient définir cela : la compassion et l’humilité.

Le retour fut moins enchanteur avec toute la pile de courrier, les mails, les factures et les impôts à remplir... Je me suis aperçu que le monde n’avait pas changé avec, toujours, son cortège de mauvaises nouvelles, mais ce que je sais c’est que nous nous sommes tous offerts une grosse tranche de bonheur et d’amour. Merci à vous, caravanières et caravaniers d’avoir osé cette aventure… Merci à vous, internautes, d’avoir suivi notre aventure, de l’avoir colportée autour de vous et merci de vos mercis vibrants que j’ai retrouvé dans ma boite mails.

Marc Vella